Pour pérenniser notre travail, une charmante illustratrice a bien voulu nous faire des petits dessins d'en-tête, et une jeune et talentueuse graphiste nous a assuré la mise en place d'un document PDF qui permet d'imprimer le recueil de nos nouvelles. Vous pourrez trouver ce PDF ici :
UN AMOUR
MINIATURE (Guilhem, Agnès, Claire, Margot, Catherine)
J’arrachais encore
une feuille de papier :
«
Tyler, Je n’ai jamais cessé de te vouloir, je te veux encore, tu sais ? Si tu
revenais maintenant,
je
crois que je retomberais aussitôt dans tes bras … »
Je
m’énervais contre moi-même. Tout cela était trop pathétique … Ca fait une
semaine, Tyler, Tyler, TYLER … Ce nom résonne en moi comme le son d’une cloche
maintenant lointaine.
Ce
soir là, j’étais assise dans ce bar miteux devant une bouteille et j’écrivais
essayant d’oublier, de me rappeler, de me saouler …
Allez
! Concentre-toi, tire une dernière bouffée de cigarette et lance-toi, tu ne
t’arrêtes plus ! De toute façon, cette feuille finira elle aussi dans le feu de
la cheminée comme tous ces souvenirs brûlants…
« Depuis notre entrevue,
il y a une semaine, je médite et j’observe. Je songe d’un air songeur et je
pense à toi. En pensant à ce petit laps de temps où nous nous sommes confrontés,
je divague voire je gambade. Mais mon dieu que tout cela est dur, de ne plus te
voir de près, de ne plus te toucher, d’être là à te voir de loin sans que tu le
saches, de te voir à la dérobé sans que tu me voies. Quand tu m’as annoncé que
tu me quittais, je ne l’ai d’abord pas cru, j’ai cru que c’était pour rire, que
c’était pas pour de vrai comme disent les enfants. Oui ce fut pour moi un choc,
ce fut réellement violent. Je ne m’y attendais pas et pourtant tout avait
tellement changé depuis ces dernières semaines. Tu étais plus distant, moins
présent, tu me voyais, tu
devenais « Il ».
Il
me voyait d’un air songeur et presque absent, comme s’il était déjà à mille
lieux de là, voire même davantage.
Quel
contraste entre cette nonchalance que tu affichais et les turbulences que je
parvenais encore à contenir. L’absence, ton absence, mais comment pourrai-je la
supporter ? L’idée de vivre sans toi ne m’avait jamais effleurée, pas l’ombre
d’un doute, tu m’entends ? Faut-il que je le hurle ? Que je lâche tous ces mots
qui s’agglutinent et s’entrechoquent au bord de mes lèvres tremblantes comme
une meute de chiens fous poursuivant un animal blessé ? Comment peux-tu
m’annoncer l’inacceptable avec ce doux sourire que j’ai tellement aimé ? Est-ce
toi, est-ce nous ? Je rêve, je vous en supplie, dites-moi que c’est un mauvais
rêve …
J’observais
à la dérobée ce profil que j’avais mainte fois dessiné, effleuré, caressé … Je
me sentais étonnamment proche et lointaine, là et pourtant absente … Je voyais au
travers d’un voile opaque ta bouche s’animer sans sons, tes mains posées sur
moi sans émotions, j’étais déjà une autre … Ce n’était plus toi qui me
quittais, je me quittais moi-même et je pouvais alors distinguer ma silhouette
s’éloigner lentement, à reculons, et garder en moi cette image d’un homme
surpris, déconcerté, un visage que je ne te connaissais pas …
Mon
histoire aurait évidemment pu en rester là, mais c’eût été sans compter sur la présence inopinée d’une délicieuse
souris verte qui devant moi courait dans l’herbe.
Devais-je
la montrer à ces messieurs, la tremper dans l’huile, dans l’eau ? Devais-je la transformer
en un tout autre animal, tout comme notre histoire d’amour s’était transformé en
tout autre chose ? Ou devais-je la laisser libre d’aller, d’être, tout comme
nous étions, nous, libres ?
Libres,
libre et pourtant emprisonnée dans mes souvenirs. Et si au lieu de suivre le
lapin blanc comme Alice, je suivais cette souris verte ?
Si,
pour accepter ton absence je quittais ce monde réel, je plongeais dans l’herbe
tendre rejoindre les taupes bavardes, les fourmis trop travailleuses, les
criquets qui craquaient de trop criqueter ? Si les vers de terre, voyant le
tube de comprimés vide à mes pieds, m’appelaient, me demandaient, avaient faim
de moi, eux au moins, vu que toi ce n’était plus le cas ? Tout s ‘embrouillait,
tout s’estompait, l’irréel
prenait le dessus tandis que je sentis un
drôle de truc, un léger évanouissement et en même temps des picotements dans
les membres.
Petit
à petit, l’espace autour de moi devenait surdimensionné. Les arbres étaient
immenses mais moi, par contre, j’étais devenue toute petite, de la taille d’une
herbe. La souris me faisait signe de la suivre, ce que je fis aussitôt. Elle
m’entraina dans des galeries souterraines où je ne voyais pas grand-chose. Elle
m’éclairait de ses yeux rivés sur une sortie qui finirait bien par m’emmener
quelque part. Je n’étais pas vraiment inquiète. C’était bizarre. J’avais une
confiance aveugle en cet animal. Je me sentais en sécurité bien que la situation
pût sembler des plus étranges.
De
toute façon, j’avais franchi les portes d’un autre monde : un monde animal et
végétal que je découvrais peu à peu malgré l’obscurité. Nous remontions à la
surface. Je suivais toujours la souris verte. Elle me conduisit devant une
toute petite maison éclairée. Cette maison m’était familière.
Là,
la souris me laissa et je compris qu’il fallait que je sonne à cette porte. Mon
cœur battait si fort que je pouvais entendre la rythmique rapide et la sourde
mélodie qu’il produisait. Tyler vint m’ouvrir. Il était lui aussi d’une toute
petite taille. Il me conduisit dans la cuisine où il avait préparé en
m’attendant, un délicieux dîner. Il m’avait donc quittée pour me retrouver dans
un monde parallèle et miniature. Toujours des idées tordues ce Tyler ! Comment
s’y était-il pris ? Cela demeurera toujours un mystère pour moi mais je l’avais
retrouvé. Il m’attendait !
FLASH
BACK (Margot, Catherine, Françoise SAGAN, Isabelle, Véronique)
Assise à la terrasse d’un café, Elisa
repensait à sa jeunesse. C’était dans ce café que Valérie et elle venaient passer
du temps quand elles faisaient sauter les cours. C’était ici qu’elle avait
embrassé un garçon pour la première fois, qu’elle avait trouvé ça baveux et que
l’histoire s’était terminée aussitôt qu’il avait passé la main sous son tee-shirt
pour toucher ses seins à peine formés. Elle sourit en repensant à la tête de ce
garçon quand elle lui avait filé une gifle. Elle ne se souvenait même plus de
son nom. Des garçons, il y en avait eu quelques autres après, qu’elle avait
laissés toucher ses seins, qu’elle avait aimé embrasser. Ludovic, Stéphane,
quelques visages sans noms pour des nuits sans lendemains. Et puis Simon, qui
lui avait annoncé son départ ici même, à cette table. Si les murs pouvaient
parler, ils auraient bien des secrets à raconter, se dit-elle.
-
Et votre petite Mona, elle va bien ? lui demande Marie, la patronne du café en
lui apportant sa menthe à l’eau
-
Oui, oui, très bien, je l’ai déposée chez son père.
Mona.
Encore un souvenir lié à cet endroit. Elle se souvint des larmes dans les yeux
de Marc quand elle lui avait annoncé qu’elle était enceinte. Ils étaient si
heureux à l’époque. Il avait voulu commander du champagne pour fêter ça, puis
s’était excusé, tout penaud et lui avait apporté un magnifique cocktail de jus
de fruits multicolore. Ils avaient fait l’amour toute la nuit et n’étaient pas
sortis pendant trois jours, tout à leur bonheur qu’ils pensaient durer
éternellement. Il avait été aux petits soins toute sa grossesse, la couvant d’un
regard amoureux et émerveillé. Elisa secoua la tête pour chasser ses pensées, laissa quelques pièces sur la table et
rentra chez elle pour se préparer.
Alors
que Marc venait tout juste de la quitter, elle avait été recontactée par Simon.
Elle trouvait cela plutôt étrange. Elle n’avait plus eu de nouvelles de Simon
depuis quatre ans. Il était parti travailler à l’étranger. Ils étaient restés
en contact plusieurs années après leur séparation, puis plus rien pendant
quatre années. Et là, brusquement, il réapparaissait.
Elle
appréhendait un peu de revoir Simon. Il l’avait appelée il y a quelques jours
déjà pour lui proposer de lui rendre visite. Il avait très envie de la revoir.
Elle,
elle était à la fois enthousiasmée à l’idée de le revoir. Et en même temps,
elle ne savait plus très bien si c’était le moment. Elle redoutait qu’il se
passe quelque chose. Elle sortait tout juste d’une histoire qui s’achevait et
elle avait peur, par faiblesse, de retomber dans les bras de Simon.
Pourquoi
l’avait-il appelée ?
Elle
aurait au fond d’elle-même souhaité éviter ça : éviter cette rencontre, éviter
de revoir Simon.
Et
si elle se laissait un peu vivre, sans se poser de questions ? Si elle laissait
un peu parler son coeur au lieu de voir sa conscience sans cesse la gouverner.
«
Le coeur a ses raisons que la raison ne connaît pas ».
Elle
finissait par
haïr cet instinct de conservation qui l’en détournait depuis bientôt un mois
comme d’un épouvantail. Et pourquoi ne pas essayer de souffrir un peu, au lieu d’éviter,
de toujours éviter tout ? Seulement c’était inutile, aussi inutile de se
laisser être malheureux que d’essayer d’être heureux, aussi inutile que le
reste, que sa vie, que Simon, que cette cigarette, qu’elle écrasa sur le
cendrier avant de se remaquiller.
Simon
sonnait. Elle lui sourit comme ils descendaient l’escalier, se retournant vers
lui en renversant la tête, et il lui renvoya un sourire troublé. « Il est vrai
que nous avons été amants, pensa-t-elle, avant Marc ; je ne me rappelle plus
très bien comment nous avons rompu ». En fait elle ne se rappelait plus
grand-chose de cette période, puisque les choses tombaient devant Marc,
s’effritaient comme les murailles de Jéricho. Oh ! s’arrêter de penser à Marc.
Elle ne l’aimait plus, elle ne désirait pas qu’il revienne, elle ne regrettait
sans doute qu’elle-même, elle-même à ce moment-là, ronde, lisse, comblée, roulant
dans une orbite étrangère.
«
Je suis fatiguée de moi-même », dit-elle dans la voiture.
-
Tu es la seule, dit Simon, et il prit une voix de fausset : nous t’aimons tous bien.
C’est
ça mon vieux, pensa Elisa en décroisant les jambes. Elle ouvrit la fenêtre et
alluma une nouvelle cigarette. En réalité, elle n’avait pas vraiment recommencé
à fumer depuis la naissance de Mona, mais gardait toujours un paquet dans son
sac, par négligence, nostalgie ou politesse. Et ce soir, fumer lui donnait une
contenance, comme lorsqu’elle avait quinze ans et qu’avec Valérie, elles
attendaient les garçons devant le lycée technique, nonchalamment appuyées
contre la paroi en verre de l’abribus.
«
Tu n’as pas changé, dit Simon, tu es toujours aussi jolie, on ne dirait pas
que...
–
Que quoi ? le coupa-t-elle un peu plus sèchement qu’elle ne l’aurait souhaité.
Puis, plus doucement en se redressant, comment peux-tu savoir que je n’ai pas
changé ? La dernière fois que nous nous sommes vus remonte à longtemps et tout
était si différent à cette époque ».
Elle
regardait droit devant elle et ne vit pas Simon grimacer en lui répondant.
«
En tout cas, tu n’as pas perdu ton délicieux mordant à ce que je vois ».
Elisa
ferma les yeux, il ne saurait jamais ce qu’elle avait perdu, tout ce qu’elle
avait perdu. Mais ce soir, elle n’avait plus envie de mordre, et surtout pas
Simon. Elle voulait juste se laisser aller, juste retrouver un peu de
l’insouciance de sa jeunesse. Mais elle n’était plus cette jeune fille qui
prétendait ne pas s’attacher. Quand Simon était parti, elle avait eu mal ;
quand Marc l’avait quittée, elle avait eu mal. Avait-elle vraiment envie de
rouvrir ces vieilles blessures ? Oui elle avait changé. Simon pensait-il
vraiment reprendre leur histoire là où il l’avait laissée il y a tant d’années
? La nostalgie n’était pas son fort ; et elle ne se faisait plus guère
d’illusion quant à l’avenir.
«
Ça fait longtemps que tu es de retour ? ». Simon ne répondit pas tout de suite.
«
J’ai passé quelques jours chez mes parents. Et puis je suis revenu hanter les
lieux de mon passé. Finalement, ils n’ont pas tellement changé, eux non plus ».
Pourquoi
voulait-il absolument que tout soit encore comme avant ? Regrettait-il tant que
ça son départ ? Croyait-il vraiment qu’il suffisait de rembobiner le film de sa
vie pour reprendre le cours de l’histoire là où on le souhaitait, comme si rien
ne s’était passé ?
«
Pourquoi es-tu revenu ? ».
Il
y eut un long silence.
«
J’ai tué un homme ».
LE
JOUR ET L’OUBLI (Agnès, Véronique, Catherine, Annick, Guilhem)
Elle avait décidé d’écrire un roman, le
roman de sa vie. Depuis des mois, elle y pensait. Et
chaque jour, elle le remettait à demain. Elle essayait de se rappeler les faits
marquants qu’elle voulait archiver. Le fait le plus important était une lettre
qui lui avait fait très mal. Elle la conservait soigneusement. Cette lettre,
elle la connaissait de A à Z, et elle revivait un micro traumatisme à chaque
nouvelle lecture. Le choc et la douleur étaient toujours aussi
vifs. Bien conservée dans un coffret à fermoir
argenté, elle souffrait néanmoins d’avoir été pliée, dépliée, lue et relue à
maintes reprises. Certains caractères n’apparaissaient plus dans la pliure ou
effacés par des larmes. Rosalie la connaissait par coeur.
Elle
revoyait la lettre dans la boite de la maison familiale où elle vivait encore
après le décès de sa mère. Cette enveloppe l’avait intriguée. Un joli timbre
indiquait une provenance étrangère. Le PéROU
? Elle n’y connaissait personne et cette écriture bien déployée semblait plutôt
féminine. Inquiète, elle avait attendu d’être entrée pour l’ouvrir, comme si
elle repoussait un moment pénible. Son premier mouvement, en dépliant la lettre
fut un recul d’effroi. L’entête indiquait « maison d’arrêt » et ce qui allait
suivre la conforta dans l’horreur.
«
Mademoiselle,
Je
suis écrivain public à la maison d’arrêt de Cusco. A la demande de votre père,
je viens vous dire que votre père y a été incarcéré voici une semaine, pour
trafic et vol de bijoux. Il n’a pas encore le droit d’écrire. Il conteste cette
accusation, mais le procès risque d’être long. Il dit qu’il s’agit d’une
machination et vous demande de le croire. Veuillez… »
Elle
n’avait jamais revu son père.
Encore
aujourd’hui, elle était effondrée. Toute sa vie avait été bouleversée.
Un
trou noir …
Un
bruit dans la cuisine l’avait réveillée. Elle s’était levée et avait traversé
l’appartement dans l’obscurité. Depuis le temps qu’elle vivait là, elle n’avait
pas besoin d’y voir clair pour passer d’une pièce à l’autre sans se cogner dans
les meubles. Le chat, en traversant le couloir, la fit sursauter. Que
faisait-elle là ?
Puisqu’elle
était levée, elle allait se préparer un café.
Tout
était silencieux ; seule la pendule battait la mesure pendant que l’eau
s’écoulait lentement dans la cafetière. Tout en couvrant ses épaules d’un long
châle de laine, elle regardait par
la fenêtre derrière ses petits lorgnons. Les lumières
de la ville lentement s’éteignaient. Il pouvait être une ou deux heures du
matin, mais elle avait complètement perdu la notion du temps. Depuis quelques
jours, en effet, peu après son soixante-dixhuitième anniversaire, les souvenirs
s’effaçaient de sa mémoire. Rosalie perdait complètement la tête. Non
seulement, elle oubliait ce qu’elle avait fait la veille, mais aussi tout devenait
très vite confus dans son esprit. Elle n’appréhendait plus, ni l’espace, ni le
temps de manière rationnelle. Elle se perdait. Elle oubliait tout, posait
toujours les mêmes questions.
Et
pourtant, elle se souvenait d’une et d’une seule chose : un événement remontant
à plus de soixante ans, qu’elle n’oublierait jamais. La lettre qu’elle tenait
dans sa main droite était
la seule preuve de son histoire douloureuse et la seule raison matérielle à sa souffrance.
Pourtant elle était, de tous les événements survenus depuis sa découverte, la
chose la moins horrible. Lorsqu’elle avait 18 ans, son père était parti pour
l’Amérique latine l’abandonnant ainsi elle et sa mère.
Un
trou noir…
C’est
le soleil qui la réveilla ce matin, elle s’était effondré dans le salon alors
qu’elle travaillait sur son livre. Elle se sentait de plus en plus faible.
Depuis un moment elle s’était enfermé chez elle, avait pris la décision
d’écrire son roman et ne voulait plus voir personne. Mais sa force déclinait
et, réfléchir, travailler sur la pire histoire de sa vie ne faisait que
faciliter le trajet de la mort jusqu’à son coeur. Elle avait décidé de centrer le
roman sur l’histoire de son père car elle avait bouleversé sa vie et venait
hanter ses derniers jours. Après avoir découvert cette lettre elle concentra
les meilleures années de sa jeunesse à la recherche de la vérité. Tout le monde
semblait pourtant être ligué contre son père. Sa mère le considérait de toute
façon comme un truand, elle n’obtint pas d’aide de la part du gouvernement
français qui après avoir « attentivement étudié le dossier » ne pouvait que «
être satisfait de son arrestation ».
Elle
se rendit néanmoins à Cusco où son père ne se trouvait apparemment plus et où personne
ne semblait l’avoir connu. Elle dut elle aussi ce faire à l’idée que son père
était un bandit et qu’il méritait son emprisonnement. Mais le mot « machination
» revenait sans cesse à ses oreilles. Finalement elle laissa tomber ses
recherches et se persuada qu’il était à sa place en prison.
Encore
un trou noir…
Cela
arrivait de plus en plus souvent, elle travaillait quand d’un coup elle perdait
conscience.
La
vie commençait à s’échapper de Rosalie. Il fallait pourtant qu’elle continuât
le livre.
Ce
n’est que bien des années plus tard, à la fin de la dictature au Pérou qu’elle
apprit la vérité. Ce qui fut le pire pour elle c’est la culpabilité, elle
n’avait pas cru en lui et n’avait pas plus essayé de le retrouver. Il avait
connu la torture pour ses idées politiques, il était sur la longue liste des
disparus au Pérou durant la dictature militaire.
La
tasse se brisa sur le sol …
Encore
un trou noir…
Le
livre était terminé…
Cette
fois Rosalie ne se releva pas.
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